People

British East Africa 1906 2Beautiful 1900sThe CoastKikuyuMasai KavirondoOther people of KenyaPeople of UgandaEast African Types   FRBeauté des années 1900 - La Côte - Kikuyus - Masaï - Kavirondo - Autres peuples du Kenya - Peuples de l'Ouganda - Types est-africains

People of various origin  FRGens de différents peuples

 

 

 

Gathered here are the pictures which are much more focused on people than on places. They are numerous. FRSont ici rassemblés des clichés dont le sujet porte sur les gens, bien davantage que sur les lieux. Et ils sont nombreux.

“Anthropological” or “ethnical” pictures

They show people posing, many times in a studio, in what is supposed to be a traditional or typical attire. Close-up or full portraits. Quite often the picture is dramatized, the person being requested to pose in a dramatic way, adopting what is supposed again to be a typical gesture or attitude. FRIlsnous proposent des gens qui posent, souvent en studio, dans ce qui est suppose être des tenues traditionnelles. Gros plans ou protraits en pied. Souvent, la photo est mise en scène, le personnage prend une attitude supposée typique, une pose pittoresque.

Here the costumes are grotesque, the scene is very obviously dramatised and artificial.

In many cases, the picture aims at catching a typical scene, an everyday situation, to give an idea of “how exotic the way of life is in the place I ‘m writing you from”, how different the people around are. Emphasis is put on what is colourful and picturesque. Women carrying water or firewood on their heads or backs abound. The “good savage”, or the fierce warrior are recurrent figures. . FRDans bien des cas, la photo saisit une scène typique, une situation du quotidien, de façon à dire « Voyez comme c’est exotique, ici ! », combien sont étranges les gens autour de moi. On insiste sur la couleur locale, sur le pittoresque. Les femmes chargées d’eau ou de bois sur leurs têtes abondent. Le « bon sauvage » ou le guerrier menaçant sont des figures récurrentes. Δ

The “Other”

The glance cast at the “Other” may be suffused with widely different emotions, sometimes opposite, such as commiseration, complacency or arrogance, contempt or fascination, sarcasm or empathy, pity or amusement, fear or attraction. Those feelings may differ from one person to another, and the same picture can be looked at very differently, and differently also from the intention or feelings of the photographer who took it. FRLe regard posé sur l’Autre est chargé d’affects très variés, parfois contraires. Il y a de la compassion, de la complaisance ou de l’arrogance. Du mépris et de la fascination. De la moquerie et de la sympathie. De la pitié ou du ricanement. De la peur ou de l’attirance. Sentiments variables d’une personne à l’autre, qui peuvent regarder la même photo d’un œil très différent, et différent aussi de l’intention ou des sentiments que le photographe a voulu y mettre,

The way the “Other” is pictured tells a lot about the onlooker, sometimes more than about the subject. The citizen of a colonial power can be comforted in his feeling of superiority towards people displayed as backward, unsophisticated, far from the expected level of civilization. But, while the insistence on nakedness emphasizes this backwardness, it also reveals a large amount of voyeurism in those buying and keeping those postcards. Pictures of bare breasted “native” women were also an outlet for the prevalent prudery of the time. FRLe regard pose sur l’Autre en dit long sur celui qui regarde, autant sinon plus que sur celui qui est regardé. Le citoyen d’une puissance coloniale peut avoir son sentiment de supériorité renforcé vis-à-vis de ces peuples qu’on lui montre sauvages, rustiques, loin du minimum de ce qui fait pour lui la civilisation. Mais si l’insistance sur la nudité fonctionne comme un symbole de cette barbarie, elle révèle aussi une bonne couche de voyeurisme chez ceux qui achètent ou gardent ces cartes postales. Les photos de femmes poitrines nues étaient aussi un dérivatif à la pudibonderie régnante de l’époque.  Δ

Racialism

This was also a time when all sorts of theories were laying stress on races, their so-called characteristics, differences, capabilities – and more often than not explicitly or implicitly comparing them. It was a time when the question was whether one race could or could not be considered superior to another one – not whether the concept of race itself is relevant or not. FRA l’époque, toutes sortes de théories mettaient l’accent sur les races, leurs caractères typiques, leurs caractéristiques, leurs aptutides – pour, le plus souvent, explicitement ou non, les comparer. A l’époque, on se demandait si, oui ou non, on pouvait considérer qu’une race était supérieure à une autre – et non si la notion de race elle-même était pertinente ou pas.

Those racialist (not necessarily racist) ideas were very widely shared and very few if any would really question such an approach, or express caution about this kind of postcards. Nazism was yet to show which extremities this kind of ideas could lead to, and World War II was yet to destroy millions of lives to have racialist theories exposed and widely condemned. FRCes thèses raciales (pas forcément racistes) étaient largement répandues et peu, sinon personne, ne remettait en cause une telle approche, ou n’émettait des critiques contre ce genre de cartes postales. Le Nazisme n’avait pas encore montré à quelles extrémités ces théories pouvaient mener, et il allait falloir encore les millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale pour dénoncer les théories raciales, et les faire condamner par la communauté des Nations.  Δ

How to show racialist pictures?

So the question arose: what to do with such pictures? How to display them without getting entangled in tribal identities, as if sharing this vision of society? FR La question se posait donc : que faire de ces cartes postales ? Comment les exposer sans se faire prendre dans des questions d’identité tribales ? Ou sembler cautionner ce type d’idées ?

Two contradictory options, and an interesting observation. FR Deux partis-pris contradictoires, et une observation digne d’intérêt.

First : these kinds of anthropological pictures exist, they bear witness to the imagination of the European people of the time. As such, they are quite interesting documents; and deserve to be considered as such. Thus, the postcards are displayed here according to what they claim to show – according to their titles. They are archives of a racial, tribal vision of recently colonized lands. It has become commonplace in African studies to argue that colonization largely contributed to create or at least coagulate tribal identities in Africa. That phenomenon can be seen openly here. FR UN : le genre de la photo anthropologique existe, il témoigne de l’imaginaire des Européens de l’époque. De ce fait, les cartes sont des documents intéressants et méritent d’être regardées en tant que telles. Ainsi, nous montrons ici des cartes postales comme elles se présentent – selon leurs titres. Ce sont les archives d’ une vision tribale et raciale de territoires récemment colonisés. C’est un lieu commun, dans les études africanistes, de soutenir que la colonisation a largement contribué à créer, tout au moins à cristalliser le tribalisme. Ces cartes en attestent. Δ

Secondly: in many cases, big mistakes are made in the identification of the people. Best example: the same picture claims to show Masai in one edition and Kavirondo in another one. Pictures taken in Kisumu market (the structures around, the attire of the women can easily be identified) claim to show Kikuyu people. Here again, being right does not matter much, as long as the people shown are given a high sounding or fantastical tribal label. In such cases, we tried to put the pictures in the proper category, thus exposing the irrelevance of tribal branding. FRDEUX: les cas abondent de grossières erreurs dans l’identification des peuples. Le meilleur exemple : la même photo nous montre des Masaïs dans un cas, des Kavirondos dans l’autre. Des photos prises sur le marché de Kisumu (les bâtiments, la tenue des femmes le montrent avec évidence) parlent de Kikuyus. Là encore, l’exactitude importe peu, dès lors que l’on colle comme étiquette des noms de tribus ronflants et porteurs de fantasmes. Dans ces cas-là, nous avons rétabli les faits, soulignant l’inanité de ces étiquetages tribaux. Δ

The observation: tribal membership goes together with identity, with cultural roots – so people think. It is perceived as permanent, unchanging, dating back to ages. Then of course, we find some major communities of Kenya such as Kikuyu, Swahili, Masai pictured. FRL’OBSERVATION: l’appartenance tribal va avec l’identité, les raciness culturelles, pense-t-on communément. Elle est perçue comme immutable, permanente, remontant au fond des âges. Nous retrouvons ainsi, photographiés, les plus grands groups humains du Kenya, Kikuyus, Swahilis, Masaïs.

Yet neither the Luhya nor the Luo – considered as the second and third larger groups in present Kenya – are mentioned (or only in a few much more recent postcards). Instead, there is an abundant – and quite picturesque – display of Kavirondo, a name which is no longer in use, and which apparently encompasses the people of the Western area, without any further differentiation. Similarly, a rather large importance (at least 8 postcards) is given to a tribe, the Wanika, which apparently nobody knows about nowadays: you’ll find it hard in Google to get any detail about it. . FRCependant, aucune mention – sauf quelques rares cas de cartes plus récentes – des Luhyas ou des Luos, pourtant respectivement les second et troisième peuples du Kenya d’aujourd’hui. A la place, il y a une abondante – et très pittoresque – représentation de cartes de Kavirondos un nom tombé en désuétude, et qui apparemment regroupe les peoples de la région Ouest, sans plus de distinction. De la même façon, au moins 8 cartes sont consacrées aux Wanikas, un peuple dont on n’entend plus parler de nos jours : on a du mal à trouver des informations sur Google.

Old postcards then contribute to show that tribes (national identities) are neither unchanging, eternal, nor sacred. They are historical, ideological constructions, subject to evolution. Useful to rap it out, again and again. FRAinsi, les cartes postales anciennes contribuent à prouver que les tribus (les identités communautaires ou nationales) ne sont ni immuables, ni éternelles, ni sacrées. Ce sont des constructions historiques, idéologiques, sujettes à évolution. Toujours utile d’enfoncer le clou. Δ

People of various origin

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